Dernier épisode de notre compte-rendu du SaaSTR 2018 de San Francisco. Voici un retour sur les conférences de Tomasz Tunguz, Therese Tucker (BlakeLine) ou encore Jason Cohen (WPEngine) !
Retrouvez l'épisode 1, 2 et 3 du compte rendu !Le troisième et dernier jour fut et de loin le plus intéressant. Il commence avec deux “rock star" du SaaS aux US, @ttunguz et @jasonick.
Je découvre une nouvelle manière de financer sa startup.
L'ICO (Initial Coin Offering) est une méthode de levée de fonds fonctionnant via l’émission d’actifs numériques échangeables contre des crypto-monnaies durant la phase de démarrage d’un projet.
220 startups se sont crées en 2017 à partir d’un ICO. En décembre 2017, cela a représenté un investissement de 1,5 milliards de dollar !
Lors de mes échanges avec des collègues américains, la première question qui m’a été posée est : are you Private or Public ? En d’autres termes, ils voulaient savoir si j’avais fait un IPO ! L’IPO (Initial Public Offering - Entrée en bourse) fait normalement partie du chemin obligatoire pour toute startup qui “décolle” aux US avec une croissance supérieure à 70% par an. La capitalisation boursière des éditeurs de logiciel aux US est passée entre 2005 et 2017, de 8 milliards de dollars à 250 !
Cependant nos analystes constatent que les éditeurs retardent de plus en plus cette échéance. Le Private Equity est privilégié, notamment pour les premières années d’existence d’une startup. Le nombre de fusions/acquisitions (M&A - Mergers and Acquisitions) a augmenté de 50% en 2017.
Vient ensuite l’excellente intervention de Therese Tucker - CEO de BlakeLine qui donnent des conseils avisés aux jeunes entrepreneurs.
Selon Therese, les meilleurs business à créer se trouvent le plus souvent dans des domaines que les gens négligent parce qu’ils ne sont pas “sexy”. Thérèse nous propose de “tuer” un certain nombre de mythes autour de la création et de la croissance des startups.
Jason Cohen - CTO et Co-fondateur de WPEngine.
Jason nous parle des défis à relever par le chef d’entreprise à chaque étape de la vie d’une entreprise :
“Les décisions que nous prenons avec le plus fort impact émotionnel sont souvent les meilleures”
Comment traiter les sujets difficiles :
Dans la vie d’une startup, il arrive un moment où le dirigeant est confronté à un choix difficile :
Jason a fait le choix pour WPENGINE de passer le relais pour le plus grand bien de l’entreprise … ;-)
Dans tous les cas, l’omniscience et l’omnipotence sont à éviter. Il faut recruter les bonnes personnes complémentaires pour vous accompagner. Et, "on ne recrute pas des gens intelligents pour leur dire ce qu’ils doivent faire. On les recrute pour qu’ils nous disent ce qu’il y à faire.“ (Steve Jobs).
Jason conseille au dirigeant de se positionner dans le rôle de l’éditeur plutôt que dans celui de l’écrivain : “Be an editor, not a Writer”.
Jason rappelle l’une des compétences essentielles du XXIe siècle : la résilience. Mais nous partons de très loin… Un petit dessin pour illustrer la problématique :
"Chacun mérite de s’accomplir” : chaque décision à prendre est un savant équilibre à trouver, qui doit inclure le plaisir, les compétences et les besoins. La compétence et le besoin sans plaisir amènent le plus souvent au burn-out … Toutes les autres combinatoires qui n’intègrent qu’une ou deux dimensions sont un piège à éviter.
Et pour finir, l’état du cloud en 2018 et les tendances selon Bessemer Venture Partners @BessemerVP - @kshenster et @bdeeter.
Deux slides ont particulièrement attiré mon attention :
1. Passer de 1 Million de dollars à 10 Millions de dollars de Revenu Annuel Récurrent. Les moins bonnes startups le font en 4 ans et les meilleurs en 2 ans …
2. Les applications et la saisie des données risquent de disparaitre … Place à la voix …
Globalement tous les intervenants ont tous fait preuve d’humilité et de bon sens dans leur discours. Ce fut très agréable et très instructif.
S’il ne fallait retenir que trois choses de leurs témoignages, ce serait :
Par rapport à nos trois objectifs de départ, nous sommes plutôt satisfaits.
Le marché américain du logiciel de gestion est finalement une jungle très concurrentielle. Les éditeurs de logiciels ont une myriade de solutions pour se gérer. Pénétrer ce marché ne s’improvisera pas et les barrières à l’entrée sont immenses par rapport à notre offre. Dans tous les cas, j’ai pu confirmer au travers de mes échanges avec des éditeurs européens et canadiens qu’une présence “physique” locale est le point de départ incontournable pour débuter ce type d’aventure.
J’ai pu identifier beaucoup de belles startups à surveiller qui pour l’instant n’ont pas encore traversé l’Atlantique.
J’ai enfin bien apprécié le partage d’expériences de mes homologues anglo-saxons.
Il faut reconnaitre qu’ils bénéficient d’un marché “homogène” plus important que le nôtre. Une fois qu’ils ont trouvé la clé, les éditeurs américains connaissent des croissances étonnantes en très peu de temps avec des appuis financiers massifs et une tolérance à la non-rentabilité inconnue sur notre continent !
Mais sur le fond, les sujets à adresser pour construire une entreprise du logiciel sont universels. Chaque histoire est unique et le plus souvent, rien n’est déterministe dans ce que nous entreprenons.
En tant que conseiller territorial de la Digital League, je pense que nous devrions nous inspirer du SaaSTR et de la nouvelle offre que les fondateurs viennent de lancer : le Saastr Pro. Il y a surement des idées à prendre pour encore mieux accompagner les entrepreneurs du numérique dans leur croissance.
Peut-être, faudrait-il aussi envisager un partenariat pour permettre à nos adhérents d’accéder à leur service à un prix encore plus attractif ?