Votre entreprise est unique, son organisation aussi. Du coup, vous pensez qu’il est impossible de fonctionner sans faire du sur-mesure dans votre ERP. Détrompez-vous. On vous explique pourquoi vous devez résister aux développements spécifiques.
ERP standard ou sur mesure ? Choisir son ERP n'est pas un détail et implique plusieurs arbitrages. Pour commencer, établissez la liste des fonctionnalités indispensables pour votre entreprise par opposition aux fonctionnalités de confort dont vous pourriez vous passer. Ce cahier des charges va donner le cap à suivre dans votre projet ERP. Toutefois, il faut savoir qu'il n'est pas réaliste d'attendre une solution qui couvre les attentes fonctionnelles à 100%. Votre objectif va consister à en couvrir un maximum à un coût maîtrisé.
C'est là que des choix s'imposent : d'une part, privilégiez un ERP métier à un ERP généraliste. Une solution pensée pour votre métier offrira en standard plus de fonctionnalités prêtes pour votre modèle d'entreprise. Ensuite... Restez-en là ! Ne lancez pas votre éditeur sur du développement spécifique dans l’ERP, vous pourriez y perdre plus qu'y gagner. En voici les principales raisons :
Un spécifique, c'est un fil à la patte
À l’heure où votre entreprise se doit d’être agile, son informatique aussi. Or les montées de version des ERP sont rendues plus difficiles et plus longues avec des développements spécifiques. En effet, l'éditeur/intégrateur n’est pas toujours en mesure d’assurer la compatibilité ascendante de ses évolutions avec votre spécifique. Il faut donc le recetter à chaque mise à jours de la solution…
De plus, le spécifique n’évolue pas avec le reste de l’application. Il risque donc rapidement de perdre en efficacité. Toute évolution vous sera enfin facturée car le spécifique n’est généralement pas inclus dans la maintenance évolutive.
Un spécifique appelle toujours plus de spécifique
Quand les équipes d'une entreprise prennent l'habitude d'être épaulées en tout point par un logiciel adapté sur mesure, difficile de leur demander de sacrifier ce confort. Il y a fort à parier qu'elles en demanderont toujours plus et ne manqueront pas de soumettre des desiderata de fonctions supplémentaires à répétition qu'il faudra traiter par de nouveaux développements spécifiques. En définitive, se lancer dans le spécifique revient à mettre le doigt dans un engrenage peu vertueux.
A contrario, avec une solution métier sans extra, une majorité de vos besoins fonctionnels sont couverts. Vos équipes devront s'adapter et travailler autrement sur la fraction de fonctionnalités non couvertes. Le résultat est radicalement différent : dans ce cas de figure, vos opérationnels sont ravis de tout ce que sait faire la solution de gestion et ils savent palier d'eux-mêmes aux quelques fonctionnalités manquantes. Pas de réclamations, pas de frais !
Le spécifique est antinomique avec l'objectif d'un projet ERP
L'engrenage des développements spécifiques aboutit à tout ce que votre projet ERP devait vous éviter. En l'occurrence, si vous avez choisi un ERP, c’est normalement pour ne pas devoir investir des fortunes dans une ESN (ex SSII) qui satisferait à tous vos « caprices ».
La morale de ce billet
Mieux vaut couvrir 80% de ses besoins avec une solution verticale standard, que 90% avec du spécifique.
Toutes les sociétés ayant essayé vous le diront !
Seule exception à cette règle : l'urbanisation de votre système d’information. Véritable plateforme de gestion collaborative, votre ERP doit évidemment pouvoir communiquer avec d’autres logiciels internes voire avec des logiciels de vos clients et/ou de vos fournisseurs. Les interfaces spécifiques entre systèmes sont parfois nécessaires. Mais là aussi, il faut essayer de privilégier les APIs « standard » …
À propos de l'auteur :
Par Julien Costerg
Directeur des opérations - Akuiteo SAS
