Dans les sociétés de services, le DAF a pour responsabilité le suivi et le contrôle financier de l’ensemble des projets. Cette tâche parfois difficile nécessite des qualités diverses. Il faut connaître les problématiques des opérationnels et les combiner à la dimension financière, ce qui n'est pas un exercice toujours évident ! Alors, la gestion financière d'une entreprise de service, une discipline qui relève de l'art ou de la science ?
La gestion financière serait-elle un art ?
On parle souvent de la vision des entrepreneurs et des chefs d'entreprise, comme étant inhérente au succès de l'entreprise. Cependant ils ne sont pas les seuls à devoir porter ces qualités pour que le succès de l'entreprise soit au rendez-vous. La vision financière elle aussi relève parfois de l'art pour que le business model de l'entreprise reste pérenne, car elle nécessite :
- De l’intuition : vis-à-vis de la société, du business model ;
- De la créativité : via de nouvelles méthodes de gestion ou d'organisation ;
- De l’inspiration : en étant à l’écoute des besoins des opérationnels et de ce que mettent en place les autres structures pour trouver des solutions sur mesure aux problèmes de gestion rencontrés.
La vision et l’intuition sont des qualités qui peuvent faire la différence chez un DAF. Il doit développer ces qualités en complément de la gestion financière.
Il a lui aussi son périmètre de décision, mais qui n’est pas celui de la direction générale. L’art de la gestion se nourrit de contact et d’échange avec la direction, les opérationnels et bien sûr avec ses pairs. Ce sont ces échanges qui donnent des idées et permettent de faire avancer la gestion dans le sens de l’entreprise. N’oublions pas que la gestion est une fonction support !
La part scientifique dans la gestion financière ?
La gestion financière est aussi et avant tout une question de mathématiques et de science.
Un DAF doit s’appuyer sur son expérience pour établir des hypothèses de travail afin de calculer par exemple le coût d’intégration d’un service supplémentaire et ce qu’il peut rapporter. Les outils de son laboratoire sont les statistiques, l’historique des données, les mesures et méthodes de calcul, les analyses. Une grande précision est indispensable pour manier les données chiffrées de l’entreprise et « prédire » l’impact financier des transformations nécessaires. Le DAF, en bon scientifique est donc quelqu'un d’organisé, de méticuleux.
Les enjeux du DAF alliant art et science peuvent être :
- Trouver les moyens de financement pour les investissements nécessaires de l’entreprise afin de garantir sa croissance ;
- Rester vigilant sur la trésorerie en anticipant les baisses et en réajustant les dépenses en fonction, il a alors un rôle d’arbitre dont la tâche est d’accompagner au mieux la poursuite du changement et la croissance de l'entreprise
- S’assurer que l’entreprise est bien à jour dans ses méthodes et ses outils de gestion afin qu’elle ne soit pas dépassée face à ses clients, ses fournisseurs et surtout ses futures recrues.
- Être en mesure de fournir des tableaux de bord de gestion pertinents, explicite en choisissant les bonnes données et en les présentant de façon claire et en les croisant à bon escient.
La part scientifique inhérente à une bonne gestion financière nécessite de passer du temps à travailler dans son bureau, lieu entre l’atelier (d'artiste !) et le laboratoire. Cependant au risque de se répéter, le DAF ne doit pas hésiter à sortir pour aller sur le terrain chercher de l’inspiration et valider ses hypothèses. C’est aussi de cette façon qu’il saura si les outils de gestion qu’il met à disposition des équipes répondent toujours à leurs besoins.